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Lait  MLC résiste et s'adapte au « contexte Synutra »

« D'ici le redémarrage des lignes de production de briquettes, nous jugulons la hausse de la collec­te en la ventilant sur nos autres sites de production », explique Guillaume Fortin (à gauche), DG de la coopérative, au côté de son président Christophe Levavasseur. © A. DUFUMIER « D'ici le redémarrage des lignes de production de briquettes, nous jugulons la hausse de la collec­te en la ventilant sur nos autres sites de production », explique Guillaume Fortin (à gauche), DG de la coopérative, au

Les Maîtres laitiers du Cotentin ont dévoilé un résultat positif pour 2017-2018, le 19 septembre, à l'issue de l'AG annuelle de la coopérative. Le résultat de 2018-2019 dépendra en partie de l'avancement des procédures en cours avec son ancien client chinois Synutra.

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Au lendemain de son assemblée générale, la coopérative des Maîtres laitiers du Cotentin a présenté, le 19 septembre, des résultats (clôturés au 31 mars 2018) en progression par rapport à l'exercice précédent. Le chiffre d'affaires consolidé des filiales (dont France Frais) a atteint 1,98 milliard d'euros, en hausse de 92 millions d'euros. L'excédent brut d'exploitation est également en hausse de 15 M€, à 78 M€.Un résultat d'exploitation impactéLes difficultés rencontrées avec Synutra dans l'exécution du contrat de 690 millions de briquettes de lait pour la Chine se sont malgré tout fait sentir sur le résultat d'exploitation. Ce dernier est affiché à 1,3 M€ contre 2,73 M€ l'an passé. Si l'exécution du contrat avait été conforme, « le résultat aurait été en hausse de plus de 8 M€, pour un total de 10,9 M€ », indique Guillaume Fortin, le directeur général de la coopérative.Etant donné que les commandes de Synutra-France ont été sur la période inférieures à ses engagements, et conformément aux dispositions contractuelles, MLC a facturé le manquement à hauteur de 9,59 M€. Dans l'attente du règlement « et par mesure de prudence, nous avons décidé de ne pas inscrire cette somme au résultat », annonce Guillaume Fortin.Démontrer la mauvaise foi de SynutraQu'en sera-t-il du résultat de 2018-2019 alors que depuis mi-août, Synutra a purement et simplement rompu­ le contrat avec MLC, officiellement pour des raisons de non-obtention de l'agrément infantile pour le marché­ chinois ? La question se pose d'autant plus que l'usine destinée à approvisionner le contrat chinois était à peine construite, donc pas encore amortie, et qu'elle génère des frais fixes et financiers importants.

La réponse dépendra en partie du dénouement des procédures en cours. MLC annonce avoir entamé une procédure pour réclamer le règlement de ses encours auprès de Synutra    dont les 9,59 M€ de manquement au contrat sur la période de 2017-2018 auprès du tribunal de commerce de Brest.Par ailleurs, un bras de fer est engagé entre Synutra et l'assureur de MLC, Euler Hermes, pour recouvrer les défauts de paiement liés à la marchandise livrée. Enfin, une procédure est à l'étude auprès du tribunal de commerce de Paris pour rupture abusive de contrat.

Sur ce dernier point, rien n'est gagné car MLC n'a effectivement pas pu obtenir l'agrément lait infantile incriminé de la part des autorités chinoises. « Et pour cause ! Du fait de l'affaire Lactalis, les autorités françaises ont gelé l'envoi des dossiers d'agrément vers la Chine. Nos dossiers n'ont pu partir que début août ! », s'insurge Jean-François Fortin, directeur général du groupe MLC. La coopérative devra ainsi démontrer aux tribunaux la mauvaise foi présumée de Synutra dans ce dossier.Faire jouer la puissance du groupeLe groupe MLC se montre cependant confiant pour l'avenir. La direction rappelle que les fonds propres attei­gnent 190 M€. Par ailleurs, le prix de base du lait payé aux producteurs doit même augmenter de 7 €/1 000 l au cours de 2018-2019 pour passer à 320 €/1 000 l. Les adhérents ont d'ailleurs renouvelé leur confiance dans leur conseil d'administration en adoptant toutes les résolutions à l'unanimité.Les engagements de collecte sont maintenus, et les 50 millions de litres de lait supplémentaires collectés qui devaient servir à honorer le contrat chinois sont jugulés par une hausse de cadence dans les autres unités de production du groupe. La puissante filiale de distribution France-Frais montre sa solidarité en s'approvisionnant préférentiellement auprès de la coopérative.A plein régime pour le deuxième trimestre 2019Depuis quelques jours, la coopérative, désormais assurée d'être dégagée de ses obligations contractuelles, a pu également reprendre en main ses six lignes de production de briquettes. Elle compte les remettre en service au premier trimestre de 2019, et les faire tourner idéalement à pleine capacité au cours du deuxième trimestre. Les marchés visés concernent toujours le lait UHT de troisième âge infantile pour le grand export.

Alexis Dufumier

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